Apprendre à gérer les crises d’un enfant hyperactif sans crier

Parfois, il est vraiment difficile de ne pas crier lorsque nos enfants sont très énervés, crient, voire se roulent par terre, etc. C‘est un défi pour beaucoup de parents au quotidien !
Dans le cas d’un parent ayant un enfant hyperactif, il est encore plus compliqué de gérer les crises. Vivre avec un enfant hyperactif, c’est un peu comme vivre avec un feu d’artifice permanent : imprévisible, bruyant, épuisant…
Mais aussi rempli de moments brillants.
L’hyperactivité n’est pas un caprice, c’est un fonctionnement cérébral différent. Face à ce mode de fonctionnement, nos réponses doivent aussi s’adapter.
Pourquoi les crises sont-elles plus fréquentes chez les enfants hyperactifs ?
Un enfant hyperactif a :
– Une tolérance plus faible à la frustration
– Des difficultés à gérer ses émotions et ses impulsions
– Une hypersensibilité sensorielle ou émotionelle
– Une batterie mentale épuisée par les efforts qu’il fait pour rester calme, concentré, ou obéir, en particulier durant toute une journée d’école, de crèche ou de centre de loisirs. Une fois qu’il retrouve ses parents, il redevient naturel, d’une part, et, d’autre part, il laisse libre cours à sa fatigue. Cela donne souvent lieu à une agitation accrue, mal interprétée par les personnes qui le connaissent mal (« dis donc, il est bien excité, il va bien dormir ce soir! »).
5 astuces pour désamorcer les crises sans crier
1. Prévenir plutôt que réagir
Les enfants hyperactifs ou même les enfants en général ont besoin de prévisibilité. Des routines stables, des règles claires et répétées, des transitions annoncées évitent beaucoup de conflits.
Exemple : « Dans 5 minutes, on va éteindre la télé »
Quand il était l’heure d’aller se coucher, je prévenais toujours dix minutes avant, mes enfants pour qu’ils se préparent à terminer ce qu’ils sont en train de faire, ainsi cela évite les petits conflits inutiles !
2. Utiliser des phrases simples et visuelles
L’attention est souvent courte, donc un rappel verbal clair ou une image peuvent mieux fonctionner qu’un long discours.
Un planning visuel ou des pictogrammes pour les routines quotidiennes.
Je me suis aperçue qu’il était inutile de submerger mes enfants avec trop d’informations, car ils ne retiennent que ce qui leur semble pertinent. En établissant un emploi du temps quotidien, mes enfants savent déjà ce qu’ils doivent faire. Si je devais leur fournir des informations, je privilégiais la simplicité.
3. Canaliser l’énergie
Plutôt que de lutter contre leur besoin de bouger, intégrons-le : pauses actives, jeux moteurs, trampoline, marche rapide…
Un enfant qui a bougé se régule mieux.
Mes enfants sont constamment en mouvement. Pour les aider à se canaliser, je leur propose une variété d’activités qui les stimulent autrement. L’un adore dessiner, tandis que l’autre préfère lire. Ce sont leurs activités favorites.
4. Réguler les émotions AVANT qu’elles n’explosent
Quand on repère les signes précurseurs ( agitation, ton qui monte, gestes brusques), c’est le moment d’intervenir calmement.
Exemple : » On va faire une pause » ou » Respire un bon coup »
Il arrive fréquemment que mes enfants se chamaillent, mais il arrive parfois que les limites soient franchies, ce qui entraîne rapidement des conflits. Avant que cela ne se produise, je leur demande de se calmer et d’aller chacun dans un coin pour réfléchir un instant. Cette approche permet d’apaiser rapidement les tensions et d’éviter que je n’aie à crier.
5. Réagir avec calme, même si c’est difficile
Votre calme est leur ancrage. Si vous criez, cela alimente leur surcharge, alors que si vous restez calme, vous évitez les conflits.
Au quotidien, il n’est pas toujours simple de ne pas s’énerver et de crier sur mes enfants. Voici ce que j’ai mis en place : dès que j’éprouve cette envie, je choisis de m’isoler pour me calmer d’abord. Je sais que réagir avec colère n’est pas la meilleure solution. Une fois apaisé, je suis alors mieux disposé à discuter tranquillement avec mes enfants, sans avoir recours aux cris.
Ce qu’il faut retenir : L’enfant hyperactif ne fait pas exprès
Il ne teste pas vos limites, pour vous provoquer. Son cerveau fonctionne autrement : il traite l’information plus vite ou plus lentement, a du mal à inhiber ses comportements, et est souvent en lutte constante avec lui-même.
Les parents dans tout ça ?
– Entourez-vous d’un médecin, psychologue, si cela est vraiment très dur pour vous de gérer vos émotions au quotidien.
– Reposez-vous dès que possible
– N’oubliez pas de vous pardonner lorsque vous avez crié, car vous êtes un être humain avec des émotions. Gérer ses émotions est un travail quotidien.
Gérer un enfant hyperactif peut rendre le quotidien difficile, mais il ne s’agit pas de lui demander de s’adapter à nous. C’est à nous de nous ajuster. Cela commence par gérer nos émotions pendant les moments de crise et établir une communication saine entre notre enfant et nous.

Le témoignage de Rita
Mes petites solutions personnelles quand ma fille hyperactive est très agitée…
Je me suis aperçue qu’il est impossible de la raisonner dans l’immédiat et qu’il vaut mieux la laisser se calmer progressivement, sans la forcer en quoi que ce soit.
Pour être honnête, avant, je m’énervais et criais, bien malgré moi, car je me laissais emporter par l’ouragan dévastateur que devenait me petite chérie.
Maintenant, voici les solutions que j’ai trouvées :
- je me répète et je répète à sa grande soeur qu’elle ne fait pas exprès de se comporter ainsi, et qu’il ne sert à rien de vouloir lui faire entendre raison, de s’énerver (« laisse glisser », dis-je…)
- quand je sens que je suis sur le point d’exploser, je vais dans une autre pièce, je bois un verre d’eau, Le simple fait de changer d’environnement m’apaise progressivement. Bon, à vrai dire, souvent ma petite tornade me suit car elle a besoin d’interaction en permanence et n’admet pas que je lui échappe!
Dans ce cas, je m’isole un moment dans une pièce où il est normal d’être seule et enfermée, comme les toilettes ou la salle de bains. Je peux le faire maintenant car ma fille a 11 ans… - Quand elle était plus petite, bien entendu, je ne pouvais pas m’isoler dans une pièce et la laisser sans surveillance, alors je me montrais patiente ou je l’emmenais carrément à l’extérieur pour une promenade ou un jeu, si les circonstances le permettaient, car elle me faisait alors penser à un lion en cage.